test gallery(LP 04-10-2012)

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Le 21e Bataillon de Chars de Combat

Juin 1940

par Laurent Deneu

 

Le 21ème BCC est un de ces bataillons qui ont combattu en dehors du cadre des grandes unités, et qui ont été gaspillés par petits paquets pour remplir un rôle que les vues de tacticiens éclairés ont rendu obsolète : Le soutien d’infanterie. Il a néanmoins accompli sa tâche avec courage et abnégation, comme beaucoup d’autres, mais serait tombé dans le même injuste anonymat si la livrée chatoyante de ses petits Renault n’avait attiré l’œil des vainqueurs largement pourvus en Leicas.

Avant Propos

Cet article a été rédigé pour publication dans la revue Batailles et Blindés et est effectivement au sommaire du numéro 37 de cette revue. Les contraintes techniques et certains autres impératifs incontournables avaient empêché que ne soit publiée l’intégralité de notre travail.

En accord complet avec Yanis Kadari, éditeur de la revue, nous vous en proposons la version initiale intégrale, amendée ici ou là de nouvelles informations portées à notre connaissance depuis la parution.

Ce travail est destiné au maquettiste pour qui la connaissance précise des camouflages et marquages des véhicules militaires est une exigence incontournable, mais aussi au passionné pour qui replacer au premier coup d’œil un véhicule dans son unité, dans son contexte est un besoin.

Des avancées spectaculaires dans la connaissance des livrées qu’ont arboré les matériels français de 1939-1940 ont été réalisées récemment et les travaux de chercheurs passionnés, au premier rang desquels nous citerons Pascal Danjou, permettent de se faire une idée plus nette de ce à quoi ressemblait notre Armée.

Cependant, l’étude précise unité par unité n’est qu’amorcée, et il reste un travail considérable à réaliser pour obtenir un tableau complet de l’Armée de 1940.

Cette étude sur les marquages du 21ème BCC est notre petite pierre à l’édifice, et nous sommes bien conscient qu’elle est incomplète, bâtie partiellement sur des hypothèses hautement vraisemblables mais non vérifiées en totalité et donc vouée à être révisée en fonction des nouveaux éléments qui feront immanquablement surface.

L’édifice a pour fondations le travail réalisé par Monsieur Christophe Marcille et qu’il a mis à la disposition de tous sur le site des 501/503e RCC, Nous puiserons largement dans les données qui y sont rassemblées.

Ces données historiques, aussi incomplètes soient-elles, nous ont permis de comprendre le système de marquage propre au 21e BCC.

L’objet de ce travail n’est pas de retracer l’histoire du 21ème BCC, aussi nous contenterons nous de résumer cet historique en essayant de ne pas trop paraphraser Monsieur Marcille. Hélas, les quelques données un peu détaillées concernent les 2ème et surtout 3ème Compagnies, la 1ère restant pour l’essentiel dans l’ombre.

Historique :

La Formation

C’est à partir du 512e RCC (Régiment de Chars de Combat), constitué déjà des 23ème (Renault R 35) et 28ème (B1 bis) BCC que le 21ème Bataillon de Chars de Combat (Renault R 35) est créé en 1938 en même temps que le 34ème (Renault R 35).

Il est constitué à partir du centre mobilisateur 507 de Mourmelon. Ce n’est que très lentement et avec beaucoup de difficultés que le bataillon, composé à 95% de réservistes prendra forme. Le matériel, surtout, sera difficile à rassembler et le bataillon souffrira de déficits dans tous les domaines. Notons en particulier que cinq de ses 45 chars ne recevront jamais d’armement et ne participeront pas aux combats.

L’attente

Les mois d’octobre et novembre sont mis à profit à Cuperly près de Chalons-sur-Marne pour pousser l’instruction des personnels, pour le plus grand nombre formés sur le vénérable Renault FT de la guerre précédente. Notons que, bien que déshérité dans bien des domaines, le 21e recevra des équipements TSF (ER 54) pour au moins certains de ses chars, ce qui est loin d’être généralisé à l’époque.

Fin novembre, le 21e BCC est transféré à Goezenbrück dans le Bas Rhin et il est rattaché au Groupe de Bataillons de Chars de Combat, GBCC 508 dépendant de la 5ème Armée du Général Bourret.

Au cours du pénible hiver 1940, le Bataillon effectue un stage au centre d’instruction de cette 5ème Armée à Blamont en Meurthe et Moselle.

Après quoi il retournera dans sa zone de cantonnement et y restera jusqu’au 6 juin 1940.

 

 

Organigramme

 

Etat-Major Commandant le Bataillon Chef de Bataillon André Cailles
  Chef d'Etat-Major Capitaine Mauroy
  Adjoint technique Lieutenant Migeon
  Officier de renseignements Lieutenant Duval
  Officier de transmissions Lieutenant Mauny
  Officier chargé des détails Lieutenant Joye
     
1ère Compagnie 2ème Compagnie 3ème Compagnie
Capitaine Gil Capitaine Brock Capitaine Perat
Lieutenant Buob lieutenant Gout Lieutenant Desjonquières
Sous Lieutenant Chagnaud Sous-Lieutenant Tixier Lieutenant Lesueur
Aspirant Bel Sous-Lieutenant Bœuf Lieutenant Bienvenu
Adjudant-chef Nasica Aspirant Remond Lieutenant Dresse
    Adjudant-chef Sarrazin
     
Compagnie d'Echelon Commandant la Compagnie Capitaine Robert
  Adjoint Lieutenant Jeanneton
  Atelier Lieutenant Parry
  Ravitaillement Lieutenant Proffit
  Section de remplacement Adjudant Orsal

 

 

L’Engagement
 

NB : Les cartes sont schématisées et ont été établies d’après des tracés actuels. Certains éléments topographiques de l’époque peuvent ne plus apparaitre ou avoir été significativement modifiés.

C’est le 7 juin que le 21ème fait mouvement pour entrer en campagne. Il est d’emblée morcelé, les compagnies étant dispersées.

La 1ère Compagnie est mise à la disposition du 43ème Corps d’Armée de Forteresse et ne rejoindra jamais le Bataillon. Elle escadronnera dans la zone Sarrebourg-Phalsbourg où elle assurera essentiellement des missions de surveillance d’itinéraires. Le 19 juin elle a pour mission de dégager un PC, ce qu’elle accomplit sans perte. Il semble bien qu’hormis cette action sur laquelle nous n’avons aucun détail, le potentiel de la 1ère Compagnie ait été gaspillé en mouvements stériles, marches contre marches visant à surveiller les approches de la menace ennemie venant du nord et du nord ouest entre Nancy et Strasbourg et à couvrir le repli de l’infanterie. Une mission classique pour la cavalerie, mais pour laquelle ni les lents Renault R 35, ni la formation de leurs équipages n’étaient adaptés. Le repli s’achève pour la Compagnie au Col du Haut Jacques où la reddition a lieu le 23 juin.

La 2ème Compagnie, alors que le Bataillon maintenant amputé est mis à la disposition de la 62e Division d’infanterie, est stationnée le 9 juin à Ottrott (ouest d’Obernai). Elle fait mouvement les 14, 15 et 16 juin pour rejoindre le secteur de Bertrimoutier à l’est de Saint-Dié. Le 17 juin, elle reçoit l’ordre de se porter sur Hochwarth ou Hohwald (2 lieux distants d’une douzaine de km et que l’orthographe initiale ne permet pas de départager). C’est en tout cas une marche de plus de 20km vers le nord-est. En cours de route, elle reçoit un contre ordre, rentre à Bertrimoutier et se disperse : 1ère section au col du Bonhomme, 2ème section à Longemer, 3ème section au col de Sainte-Marie et la 4ème au col de la Schlucht. Nous n’avons pas de détail sur l’activité de la 2ème Compagnie avant le 20 juin où il est dit que les missions pleuvent sur elle et que l’éparpillement est total. L’ordre est donné de se regrouper au col du Haut-Jacques où elle recevra l’ordre de reddition le 22 juin. Les chars restant sont réputés avoir été incendiés ce même jour, et la reddition est effective le 23 juin.

La 3ème Compagnie est probablement la plus étoffée des Compagnies du Bataillon puisque outre les 12 chars répartis dans les quatre sections, elle comprend le char du capitaine commandant la Compagnie, et de plus, deux chars provenant de la Compagnie d’Echelon la rejoindront sans doute au cours des opérations. Elle est stationnée le 9 juin à Boersch au nord-ouest d’Obernai. Le 14 juin, elle fait mouvement sur Sermersheim, et le 16 juin se replie sur Villé. C’est autour de ce bourg dont elle doit assurer la défense, que la 3ème Compagnie verra l’action. Les 1ère et 4ème sections sont postées à Neubois en soutien d’un barrage établi là. Le reste de la Compagnie est en défense autour de Villé même.

La Compagnie connait le baptême du feu le 18 juin en fin d’après midi à Dambach où la 2ème section soutient par le feu des éléments du 34e Régiment de Forteresse avant de rentrer à Villé.

Le lendemain 19 juin, c’est à Thanvillé que débute l’action où la Compagnie, en fait la 1ère Section, doit essayer de bloquer l’avance ennemie soutenue par une compagnie du 226e Régiment d’Infanterie. L’infanterie allemande met en œuvre des canons antichars qui endommagent le Faucon du Lieutenant Desjonquières et mettent hors de combat le Vautour dont le chef de char, le caporal Lejeune est tué. Le repli sur Villé, inévitable est effectué en bon ordre. Le Lieutenant Desjonquières doit faire réparer son Faucon et occupera en attendant, l’Epervier.

En fin d’après midi, le Gorille de la 3ème section restée à Villé, est envoyé en liaison vers la 4ème Section postée à Neuve-Eglise et s’égare. Il est détruit et incendié par antichar à la sortie ouest de Trimbach, le chasseur Boutrou, pilote, trouvant la mort à son poste.

Il est très vraisemblable que les chars de la Cie d’Echelon, le Taon et le Gerfaut sont alors répartis entre la 1ère et la 3ème Section pour les maintenir à plein effectif. Et la participation du "char du Caporal Lejeune" le lendemain aux combats laisse supposer que le Vautour n’a pas été mis totalement hors de combat mais seulement par la mort de son chef de char/canonnier. Le char aurait alors été pris en charge par un nouvel équipage et aurait repris le combat.

Le 20 juin sera aussi une dure journée puisque la Compagnie a l’ordre de tenir Villé jusqu’au soir, avec l’aide de la 2ème Compagnie du 226e Régiment d’Infanterie dotée de quelques mortiers et mitrailleuses, et l’appui de quelques pièces de 75mm. A noter aussi la présence de deux antiques Renault FT qui appartiendraient à une section de pionniers ( ?!). Mais l’assaut ennemi est violent. Il met hors de combat le char du chef de la 2ème Section, le Condor du Lieutenant Lesueur et cause la perte du commandant de l’infanterie, laquelle se replie. Sans elle, tenter de tenir l’agglomération est du suicide. Il faut se replier, mais l’ennemi est partout. C’est au tour du Grand-Duc de la 2ème Section d’être détruit, le chef de char, le Sergent Chauffour étant tué. Le Capitaine Perat essaye de forcer le passage mais le pilote de son Aiglon, le Caporal Argenvilliers est tué par un obus. Le Capitaine Perat est fait prisonnier. Les mouvements sont confus, et le repli s’effectue sous les tirs d’antichars. L’Epervier est percé, encaisse en tout cinq obus mais parvient à s’en sortir, protégé nous dit l’historique "par le char du Caporal Lejeune qui recevra deux obus", le Vautour donc, par hypothèse.

Il semble que la 4ème Section se soit accrochée à Neuve-Eglise, tandis que les restes du Bataillon cherchaient à sortir de la nasse par l’actuelle D39. A Fouchy, la route est coupée par l’ennemi et l’Epervier est cette fois détruit par antichar. Le Lieutenant Desjonquières et son pilote sont tués. Le reste de la formation fait demi-tour pour chercher une voie libre. Mais deux Renault s’enlisent près de Bassemberg. Le Lieutenant Bienvenu, alors le dernier officier présent, pense pouvoir les sortir de là, mais en plein travail, l’ennemi surgit et capture ce qui reste de la 3ème Compagnie.

 

 

 

Epilogue

Le 21ème BCC n’aura pas eu l’honneur des gazettes, et ne sera guère récompensé. Il a été utilisé comme croyaient qu’il devait l’être, des Etat-Majors totalement ignorants du potentiel et des modalités de mise en œuvre de l’arme blindée. Les doctrines "modernes" n’avaient pas bonne presse dans les Ecoles de Guerre où exerçaient les vainqueurs de la précédente. Pourtant, les hommes du 21ème BCC comme ceux de bien d’autres unités ayant connu les même déboires ont rempli leur devoir sans compter, avec abnégation comme il est de tradition chez "ceux des Chars".

Le matériel

Le 21ème BCC est équipé de chars légers Renault R 35 de fabrication intermédiaire. L’immatriculation la plus basse relevée à ce jour est 50809, et la plus haute 50968 situant les chars du Bataillon dans le marché n°71296DP, réceptionné entre mai 1937 et juin 1939.

Tous les engins photographiés sont équipés d’épiscopes, et sur certains, des différences de teintes semblent montrer qu’il y a pu y avoir remplacement des diascopes Chrétien montés à l’origine.

Il est dit dans l’historique que le Bataillon a reçu des radios (ER 54). Normalement, seuls les engins des cadres en sont équipés. Les conditions d’attribution des chars radio au 21ème est difficile à cerner. A la première Compagnie, nous n’avons pas d’information. A la 2ème, outre l’Aiglon du Capitaine Perat, 2 autres chars, le Boa et le 50859 sont vus avec des antennes. A la 3ème Compagnie, seule la Guêpe a porté au moins momentanément une antenne, alors que le Faucon du Lieutenant Desjonquières n’en montre sur aucune photo. Il est à noter que le port de l’antenne ne signifie pas automatiquement l’installation et encore moins l’utilisation effective d’un poste dans le char. On pourrait parler de "pré-équipement". D’autre part, le port de l’antenne attirant l’attention des canonniers ennemis, l’envie d’arborer ce signe distinctif sans nécessité ne devait pas fleurir au sein des équipages, tout au moins après les premières expériences des combats. C’est peut être là qu’est l’explication : les chefs de section ont peut être trouvé efficace de se faire repérer ainsi de leurs subordonnés jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que l’ennemi n’était pas aveugle non plus, justifiant alors un démontage de l’encombrant accessoire.

La queue passe-tranchée n’est pas systématique. Les équipages n’aimaient pas trop ce lourd dispositif dont le poids n’améliorait certes pas l’agilité déjà mesurée du petit Renault. Le fait que le 21ème BCC était destiné à évoluer dans le terrain accidenté des Vosges a dû amener certains officiers à estimer que l’avantage était supérieur à l’inconvénient. Mais là encore on a l’impression qu’il n’y a pas de règle bien précise. La 1ère Compagnie nous livre toujours aussi peu d’informations mais l’on voit les deux configurations. A la 2ème Compagnie, on pourrait croire qu’il s’agirait d’un autre signe distinctif pour les cadres mais sans aucune certitude. A la 3ème Compagnie, le port de cette queue semblerait systématique.

En ce qui concerne les matériels autres que blindés, nous connaissons la dotation théorique d’un BCC :

25 véhicules de liaison, 35 camionnettes, 37 camions, 12 tracteurs de ravitaillement (TRC), 3 tracteurs de dépannage, 4 remorques à 2 roues, 51 motos.

La seule certitude que nous ayons est que le 21e BCC a perçu au moins 2 Tracteurs de Ravitaillement de Chars Renault non blindés TRC 36, dont l’un arbore l’écu du Bataillon. Il est plus que vraisemblable, si l’on considère la faible priorité accordée au 21e BCC pour son équipement, que la plupart des véhicules provenaient de la réquisition et formaient un parc assez hétéroclite.

Il existe des clichés pris au Col du Haut Jacques montrant un regroupement de véhicules divers incendiés. On reconnait parmi ceux-ci au moins 5 Renault dont deux portent les marquages du 21e BCC. Nous pensons qu’il s’agit du sabordage de la Cie d’Echelon, et que les 5 Renault sont ceux qui manquent à l’effectif. Cette opinion est confortée par la présence de 2 véhicules équipés de chèvres de levage dont il est impossible d’être absolument certain qu’il s’agit de semi-chenillés. Cela est très probable cependant et la longueur des chèvres suggère des Somua MCL 5 réglementaires. Sur ces clichés nous distinguons aussi la présence de 3 Tracteurs lourds d’artillerie TAR H2 et de chenillettes d’infanterie Renault UE. Il est clair que d’autres unités que le 21e BCC se sont rassemblées au Haut Jacques, et réattribuer les véhicules visibles au seul Bataillon de char serait fort hasardeux

La décoration

Avertissement

Toutes les données livrées ci-dessous proviennent de l’observation de photos d’époque, toutes prises par le vainqueur. L’emport, et surtout l’utilisation d’appareils photographiques étaient moins répandus en France qu’en Allemagne, sans compter le poids des règlements. La confrontation de ces clichés avec l’historique et l’organigramme fournis par Monsieur Marcille a permis de dresser un tableau cohérent mais non confirmé des effectifs des 2ème et 3ème Compagnies. Nous avons attribué à certain chars, seulement partiellement photographiés, un nom que la lecture conjointe du cliché et de l’historique du Bataillon rendait probable. Nous espérons que les clichés qui encore régulièrement refont surface, nous permettront d’affiner ce tableau. C’est pourquoi dans les diagrammes, les zones grisées sont nombreuses. Elles représentent ce qui n’a pas pu être formellement confirmé par photographie, mais qui est vraisemblable.

L’ordre de bataille

Voici ce que nous pouvons considérer comme l’Ordre de Bataille plausible du 21e BCC. Ainsi qu’il a été dit, nous espérons pouvoir, avec le temps, combler les lacunes et transformer en certitude ce qui est pour l’instant essentiellement hypothèse. Nous serions hautement reconnaissant au lecteur qui posséderait des informations écrites ou photographiques complémentaires, de bien vouloir nous en confier une copie.

L’effectif théorique d’un bataillon de chars Légers est de 45 engins :

3 chars par section, 4 sections par compagnie soit 12 engins + 1 char du Chef de la Compagnie

Soit 13 chars par compagnie. 3 compagnies = 39 engins + 5 à la Compagnie d’Echelon + 1 au Chef de Bataillon

Ce total réglementaire est immuable, et le 21e BCC est naturellement, en théorie, bâti sur ce schéma. Mais l’on a vu qu’au moment de l’action 5 chars n’avaient pas encore reçu d’armement. Il est possible qu’ils soient restés au lieu de cantonnement, ou plus probablement qu’ils aient suivi la compagnie d’Echelon prêts à être complétés avec le matériel récupérable sur des engins mis hors de combat.

Quoi qu’il en soit, 40 chars seulement auraient pris part aux opérations. L’historique donne bien 13 chars à la 3ème Compagnie, plus 2 provenant de la Compagnie d’Echelon. Cet attachement, pensons nous, n’a eu lieu qu’après la mise hors de combat du Faucon et du Vautour le 19 juin. Ainsi, les autres compagnies ne pouvaient de toute évidence pas être au complet théorique si la compagnie d’Echelon comportait encore un volant de réserve, ce qui semble bien être le cas.

Donc, par hypothèse, les 1ère et 2ème compagnies ne disposaient pas de char de commandement, non plus que le Chef de Bataillon, et la compagnie d’Echelon gardait 3 chars en réserve : Le Taon, le Gerfaut, et peut être le Gibon dont il existe plusieurs clichés. Ce dernier ne présente aucun marquage distinctif de compagnie ou section, seulement l’écu aux positions habituelles, ce qui conforte l’hypothèse de son appartenance à la Cie d’Echelon.

mise à jour 24/11/2014 Antoine Misner

 ORDRE DE BATAILLE DU 21e BCC

 

Le camouflage

Tous les Renault observés au 21ème BCC portent le même style de camouflage. Celui récemment décrit par Pascal Danjou et qui comptait jusqu’à huit teintes distinctes ! Ces teintes semblent être réparties de façons légèrement différentes selon l’engin. Une ligne directrice est cependant nette. Les teintes sont apposées en bandes ondulantes plutôt horizontales et délimitées par un cerne de couleur foncée appliquée au pinceau. Les teintes sont généralement plus foncées vers le bas de l’engin, et vont en s’éclaircissant vers le haut. Sur les chars du 21ème BCC, ce schéma qui est omniprésent peut parfois être perturbé par des retouches effectuées sur la tourelle probablement pour effacer des marquages n’ayant plus cours ou pour tenter d’intégrer les épiscopes nouvellement installés.



Les marquages

Nous sommes maintenant persuadé que les marquages du 21ème ont connu 2 époques.

La première époque témoignait d’une uniformité que les instructions de mise en condition de campagne ont brisée. Tous les chars du 21ème BCC portaient l’écu  au trois "7" de part et d’autre de la tourelle sur les épiscopes. Un nom d’animal était peint en oblique, et d’une belle calligraphie "cursive" sur la face tribord de la tourelle, entre épiscope et tourillon du canon. Les animaux appartenaient à la même catégorie au sein d’une même section. On ne peut pas vraiment parler races et espèces puisqu’il y a même des animaux fabuleux. A bâbord, une lettre majuscule identifiait la Compagnie : "H" à la 1ère, "S" à la seconde et "V" à la 3ème sans que l’on en sache la signification. Des cercles blancs visant à améliorer la visibilité en conditions de conduite nocturne étaient apposés sur la porte du moteur tribord, sur le glacis au dessus de l’immatriculation, et sur la queue de franchissement. Les grenades blanches frappées du chiffre "1", classiques sur les Renault apparaissaient aux emplacements normaux, sur les coffres à outils.

La deuxième période coïnciderait avec la mise sur le pied de guerre de l’unité. Instruction est alors donnée d’apposer des cocardes visibles sur toutes les faces des chars. Au 21ème BCC, l’on place une cocarde à l’avant, à l’emplacement de la plaque constructeur, et une de chaque côté de la porte de tourelle. La cocarde qui doit être visible du ciel a donné lieu à diverses interprétations au sein du Bataillon. A la 2ème Compagnie par exemple, on l’a peinte sur le disque blanc de circulation nocturne que l’emplacement sur le glacis quasi horizontal devait rendre à peu près inefficace. A la 3ème Compagnie, c’est un peu l’anarchie semble-t-il puisque l’on voit des cocardes sur le glacis, mais aussi des cercles de circulation intacts. La cocarde peut alors se trouver peinte sur le tourelleau, ou alors être même totalement absente. L’autre grande modification est l’apposition du chiffre identifiant la section. Là encore, l’interprétation de l’instruction varie d’une Compagnie à l’autre, voire d’une section à l’autre. A la 2ème Compagnie, le chiffre est peint, lorsqu’il l’est, ce qui ne semble pas systématique, sur la porte de tourelle. A la 3ème Compagnie, le chiffre est peint sur les épiscopes latéraux de tourelle, et l’écu qui s’y trouvait est masqué par une teinte camouflante, sauf à la 1ère Section où il est possible, si l’on extrapole à partir du Faucon du Lieutenant Desjonquières, que le chiffre soit superposé à l’écu toujours présent face tribord uniquement. A moins que ce ne soit une particularité du seul chef de Compagnie. Les données manquent pour la 1ère Compagnie, mais les rares clichés disponibles ne montrent aucun chiffre, et la persistance de l’écu.

Il est à noter que la livraison tardive des armements provoque une particularité remarquable. Aucun canon ne porte de traces du camouflage multi-teintes, et tous semblent être restés dans leur teinte d’origine, foncée sur les clichés, vraisemblablement le vert olive foncé classique.

Les planches

Les planches représentent des exemples de camouflage tels qu’ils ont pu être portés au 21e BCC lors des opérations de fin juin 1940.

Le nuancier a été proposé par Pascal Danjou et comporte 16 teintes regroupées en 3 catégories : Teintes de sol, teintes d’ombre et teintes de ciel. J’invite le lecteur à découvrir ces teintes dans les revues Minitracks et/ou GBM de 2009 citées dans la bibliographie.

En principe, le camouflage devrait comporter un seul représentant de chaque catégorie. Mais les constructeurs semblent avoir interprété les instructions de façon très libre, et chez Renault, il semble que l’on ait atteint des sommets dans la fantaisie.

Les planches proposées sont notre interprétation des clichés noir et blanc disponibles des camouflages visibles sur les chars décrits. Les contours sont aussi précis que possible. Mais les teintes sont supposées, et nous avons pris plaisir à donner 3 exemples de ce qui est plausible. Sur chaque char, nous avons essayé de respecter l’intensité relative des teintes. Nous ne pouvons cependant affirmer que notre choix de combinaison des teintes soit le seul admissible. Seule une diapositive couleur d’époque permettrait un taux de confiance raisonnable.

Notons que ces planches sont des schémas, et en aucun cas des plans fiables quant aux dimensions et proportions des véhicules.

 

Les Diagrammes

Les diagrammes proposés sont des représentations schématisées du R 35 comme s’il était vu de dessus. Il ne s’agit en aucun cas de plans à l’échelle, et donnent simplement des indications sur la distribution et l’emplacement des différents marquages avec une relative précision. Des nuances telles que, par exemple, une cocarde ayant visiblement un centre bleu de plus grand diamètre, ou bien dont l’emplacement n’est pas conforme au standard, sont dans la mesure du possible prises en compte.

Le maquettiste dispose avec ces diagrammes et le schéma général de camouflage de données raisonnablement fiables pour représenter une bonne partie des Renault du 21e BCC.

Les marquages sont représentés à leur place constatée d’après photo, ou alors à leur emplacement logique, mais ils sont alors en gris.

La calligraphie des noms d’animaux n’est pas exactement celle utilisée au 21e. La vraie calligraphie est représentée sur les planches.

Le camouflage n’est pas représenté parce qu’il varie d’un char à l’autre, et seule une représentation 3D de chaque char refléterait vraiment la réalité. Nous ne pouvons de plus, le faire que pour très peu de chars, car un tout petit nombre a été suffisamment photographié pour y parvenir.

La 1ère Compagnie, trop peu documentée n’est pas représentée sous forme de diagramme. Seul un exemple hypothétique extrapolé de ce que l’on sait peut être proposé.

Le Buffle : Son appartenance à la 1ère Compagnie est quasi certaine bien que la face bâbord de sa tourelle ne soit pas visible. Cette face bâbord est extrapolée de l’observation des quelques clichés disponibles de Renault de cette Compagnie. L’immatriculation est 50836.

 

2e Compagnie

Commandant la compagnie : Capitaine Brock

1ère section             2ème section         3ème section                4ème section

               Lt Goût                   Lt Avouts              S-Lt Tixier                Asp Remond (non confirmé)

Curiosité:

Le Crocodile, après sa capture a été partiellement repeint aux couleurs allemandes. La couleur utilisée pour masquer les marques françaises n'est pas confirmée, et pourrait tout aussi bien être grise, brune ou de toute autre nuance foncée disponible.

 

 

Notes:

1ère section: Le Hérisson, bien qu'il ne semble pas équipé de TSF a été attribué arbitrairement au chef de section, car il semble être le seul à porter le chiffre "1".

2ème section: L'Alligator porte sur la queue passe tranchées une marque blanche de circulation nocturne rectangulaire et portant à nouveau l'immatriculation, le tricolore, et un cœur de petite taille. Ce symbole semble être unique au 21e BCC et la couleur rouge est supposée, mais fort probable car elle apparaît sur les photos d'un gris de même intensité que le rouge du drapeau.

3ème section: Le Boa, équipé d'une antenne TSF porte sur la queue passe tranchée une marque blanche de circulation nocturne en forme d'écu. Mais ici, seul le tricolore y est apposé. Ni immatriculation, ni signe tactique n’y figurent. Le cercle blanc sur la porte du moteur est de taille inférieure à la normale, et disposé moins décalé sur la droite que sur les autres chars de la compagnie.

Le nom du 50850 n'est visible sur aucun cliché ni mentionné dans aucun document connu de nous à ce jour. Il semble ne pas être équipé de queue passe tranchée.

Le Cobra semble ne pas avoir de marque de circulation nocturne/cocarde sur le glacis, ce qui est exceptionnel pour ce bataillon.

4ème section: Le 50859 LE DRAGON semble être le char du chef de section (antenne), et a probablement tardivement reçu des épiscopes à la place des diascopes, ce qui expliquerait les différences de camouflage constatées. Il n'est pas possible de savoir pour l'instant s'il portait une queue passe tranchée ou non. Cela serait très vraisemblable car à la 2ème Compagnie, les 3 autres chefs de sections supposés l'ont.

Faute de nom visible, nous avons appelé "3 écus" le R 35 50839 qui présente cette particularité, semble-t-il unique. Il est équipé d'une queue passe tranchées avec une marque blanche probablement rectangulaire.

 

3ème Compagnie

Commandant la compagnie: Capitaine Pierre Perat

1ère section           2ème section              3ème section             4ème section

Lt Desjonquières          Lt Lesueur                 Lt Bienvenu                 Adj-Chef Sarrazin

 

 

Notes :

Les photos existantes des engins de la 3ème Compagnie montrent des caractéristiques communes : tous les chars ont une queue passe-tranchée. Seuls deux chars semblent avoir eu une antenne, et même de façon inconstante pour La Guêpe. Aucun char ne porte l’écu du 21e BCC sauf le Faucon de la 1ère section, et encore, d’un seul côté. Les marquages, lettres et chiffres semblent souvent être apposés sur des zones ayant reçu un voile de peinture camouflante appliquée au pistolet. L’instruction d’appliquer des cocardes visibles d’en haut a été diversement interprétée et l’on voit des cocardes peintes sur le tourelleau, et d’autres sur le glacis avant. Ce qui n’est pas photographié est donc extrapolé de ces données.

1ère section : Le Faucon ne semble pas être équipé de TSF. Il n’a pas d’écu sur le flanc bâbord de tourelle, et sur le flanc tribord, les marquages "V" et "1" sont plus clairs que l’écu et le nom d’animal. Teinte différente de ceux-ci ou bien peinture plus fraîche de ceux-là ? Fort probablement la deuxième hypothèse est elle la bonne.

2ème section : Nous n’avons aucune photo d’engins de la 2ème section montrant à coup sûr immatriculation et nom de totem. Nous avons attribué au 50809 qui a été pas mal photographié lui, mais jamais son nom, le titre de Grand-Duc car l’un des clichés montre le corps d’un des membres d’équipage étendu devant son char. L’historique du Régiment nous amène naturellement à la déduction qu’il ne peut s’agir que du Sgt Chauffour chef d’engin du Grand-Duc, mort au combat. Un cliché montre le char 50953 ayant le volet horizontal du pilote de guingois, et il porte une antenne. Nous en déduisons qu’il peut s’agir du Condor du Lieutenant Lesueur, car nous relevons cette phrase dans l’historique : "Au cours de ce premier contact, une pièce antichar allemande (…) ouvre le feu sur le char du Lieutenant Lesueur, arrachant au premier coup la charnière du volet du mécanicien… ".

3ème section : Nous n’avons en photos qu’un seul char de la 3ème section, et encore a-t-il complètement brûlé. Heureusement, ses marquages restent discernables, il s’agit du Gorille. Le nom des 2 autres est connu par l’organigramme inclus dans la notice rédigée par Christophe Marcille.

4ème section : Selon le même organigramme, c’est le Bourdon qui serait l’engin du chef de la 4ème Section. Nous n’en avons hélas qu'un seul cliché, et la Guêpe ayant porté une antenne radio, nous avons pris la liberté de lui attribuer ce rôle.

Commandant la Compagnie : La 3ème Compagnie est la seule où un char de commandant de Compagnie soit identifié. Il se nomme l’Aiglon et porte des marquages très particuliers : des chevrons supposés rouges, sur fond blanc, et en lieu de chiffre de Compagnie, la lettre "P", probablement la lettre initiale de cet officier, le capitaine Pierre Perrat.

Les barres vertes symbolisent le dispositif porte-fascines

Nous savons que deux chars de la Compagnie d’Echelon ont été rattachés à la 3ème Compagnie. Nous connaissons deux clichés du Taon. Il porte ce que l’on pense être les restes d’un dispositif porte-fascines. Ce dispositif a été testé au cours de l’hiver 1939-1940, et l’on en voit les vestiges sur des R 35 de nombreux bataillons. L’autre est le Gerfaut et nous n’en avons identifié aucun cliché, à moins qu’il ne s’agisse du R 35 jusqu’ici non identifié photographié près du présumé Condor, ce qui est plausible puisque l’on a vu que la 2ème Section du Lieutenant Lesueur a pu être recomplétée par un char de la Compagnie d’Echelon. Et le troisième qui pourrait appartenir à cette compagnie d’Echelon serait le Gibon (sic). L’artiste lettreur a effectivement écrit le nom du quadrumane avec une faute d’orthographe.

Ainsi qu’il a été dit, nous espérons pouvoir compléter, amender, rectifier l’Ordre de Bataille du 21e BCC et le lecteur est invité à apporter sa contribution à ce travail. Nous ne manquerons pas de publier les avancées significatives dans la connaissance de cet attachant Bataillon de Chars de Combat.

Remerciements :

Je tiens à remercier tout particulièrement Laurent Rochelle pour sa présence tout au long de la rédaction de cet article.

Merci aussi à Pascal Danjou, Laurent Lecocq, Christophe Marcille, Antoine Misner et Jean Claude Pionnier pour leur assistance morale et/ou matérielle.

bibliographie :

Trackstory N°4 Renault R35/R40 Editions du Barbotin 2005

Juin 1940-Le mois maudit Roger Bruge Fayard 1980

Minitracks N°8-2 1er semestre 2009

GBM N° 89 4eme trimestre 2009.

Historique de la 2eme Compagnie du 1er BCC. Patrick Binet et Erik Barbanson PBCO Editions 2009.

Site à consulter :

http://www.atf40.fr/ATF40/



LE CAMOUFLAGE DES CHARS B
en collaboration avec Jean-Pierre Valantin 

2007 - Un Point d'étape

 


1. ANALYSE PRÉALABLE

1.1. LES BASES
Nous disposons d'un certain nombre d'informations sur la peinture des engins de combat français.
1.1.1. Sur les camouflages des engins militaires français en général
· Avant la guerre de 1914-18
Jusqu'en 1896, le matériel d'Artillerie, de loin le plus important de l'Armée, est vert moyen. À partir de 1897, le 75 puis les autres pièces adoptent une autre couleur, le gris clair bleuté.
· La guerre et la période 1920-30
Le bariolage par taches de tons divers fait son apparition en 1915. Un texte de mars 1917 précise "badigeon de couleurs mates de teinte ocre, vert et noir, de façon à rompre la régularité des surfaces" . Les taches sont fréquemment délimitées par des cernes noires. Les lignes séparatives sont brisées. Une pièce croquée en 1916 figure un mortier camouflé de 4 couleurs : terre de Sienne, vert foncé, ocre jaune, noir (avec, en sus, probablement, le gris d'origine). Ces dispositions touchent toute l'artillerie française des plus grosses pièces (ALVF) aux canons de campagne. Elles concernent aussi les tracteurs et les caissons d'artillerie. Évidemment, elles influencent les chars d'assaut qui font partie de cette Arme.
De 1920 à 1930, sensiblement et malgré le rattachement des chars à l'Infanterie, les choses restent en l'état. L'absence de commandes importantes d'engins de combat nouveaux bloque l'évolution.
· Les camouflages Renault 1930-34
Vers 1930, Renault adopte un camouflage décrit dans l'ouvrage de F. Vauvillier sur l'AMR 33 : "3 ou 4 tons en taches aux contours nets". Il est de forme tourmentée et est variable d'un engin à l'autre. "Les teintes employées sont le vert olive, l'ocre (jaune) et le vert d'eau". On trouve aussi du Terre de Sienne. À la différence du camouflage Artillerie, les taches ne sont pas cernées et les contours sont lobés et non brisés comme précédemment. Rappelons qu'étant pratiquement le seul constructeur à fabriquer des engins de combat , D1 et AMR essentiellement, premiers B en assemblage, Renault impose le style à toute l'époque.
· L'évolution de 1935
L'ouvrage de François Vauvillier sur l'AMR 35 constate une évolution en 1935 vers des "assemblages de 3 ou 4 tons, en taches de forme arrondies moins tourmentées, bordées d'un filet de teinte foncée, peint le plus souvent au pistolet". Les tons sont les mêmes que précédemment. D'autres constructeurs, Hotchkiss notamment, commencent à fabriquer des chars. Par mimétisme et peut-être, sous la pression des Directions d'Armes, la plupart adopte le nouveau style Renault (F.C.M. s'en éloigne cependant).
· La "Notice provisoire sur la peinture des véhicules automobiles de combat" de 1937
Si nous connaissons son existence, nous ne disposons pas de son contenu. Comme il n'apparaît pas de changements notables en 1937 et 1938 dans la manière d'appliquer les camouflages, nous en déduisons que cette note entérinait les dispositions adoptées par Renault à partir de 1935.
· La "Notice pour le camouflage par peinture des véhicules automobiles de combat" de 1939 (aimablement communiquée par Pascal Danjou), est succincte mais claire. Elle préconise de réduire les surfaces réfléchissantes par l'emploi de peinture mate et précise les tons à utiliser, le gris-vert et le terre d'ombre. Deux tonalités extrêmes de ces couleurs sont fixées, l'une claire, l'autre foncée. La notice précise aussi la manière de casser les arêtes de caisse et l'inutilité d'essayer de compenser les ombres créées par le train de chenilles. Elle privilégie les taches de grandes dimensions pouvant atteindre 2 m et recommande les limites dégradées.
Si le changement de 1935 était somme toute limité (mêmes teintes, cernes, limites plus estompées), celui introduit par la notice de 1939 constitue une rupture, comme nous le montrerons plus loin.
1.1.2. Sur le camouflage des chars B
Nous disposons de quelques rares photographies couleurs de B1bis. Celles du 'Madagascar', du 'Dordogne', du 'Condé' et du 'Verdun II' sont les plus connues. Il existe aussi de rares films allemands en couleurs montrant fugitivement des épaves. Ce sont des témoignages essentiels. Il existe aussi quelques œuvres de peintres qui restituent les tons d'époque.
Quant au dessin de ces camouflages, la thèse la plus courante, exposée notamment dans Trackstory N° 3 de Pascal Danjou est que chaque constructeur-assembleur exécutait la peinture du char en fonction de 2 ou 3 schémas qui lui sont propres, schémas qui permettent de distinguer sa production de celle de ses congénères.

1.2. UNE INCERTITUDE
Malgré l'examen détaillé de milliers de clichés, l'analyse n'apporte pas la réponse certaine à la question du camouflage des chars B. Les chars photographiés ne l'étaient que rarement lors de leur sortie d'usine. Ils portent les traces de leur utilisation opérationnelle et, manifestement, le char B se salissait beaucoup.
Notamment, sur 360 chars B1 bis construits (à quelques uns près), 80 environ, ont, sur toutes les photos dont nous disposons, un ton moyen, sans caractères autres que les habituelles traces de boue et de graisse sur les flancs de caisse. Il y a bien de-ci de-là quelques limites de nuance sur la tourelle ou le glacis, mais quasi rien qui permette d'en déduire le moindre schéma ni la moindre couleur.
Deux autres faits majorent considérablement la difficulté. Contrairement aux B1, le camouflage des B1 bis est relativement terne, surtout celui des marchés de guerre et les photos dont nous disposons sont, pour la plupart, celles, allemandes, d'après les combats, alors que les carcasses ont brûlé, ont fait l'objet d'essais divers ou sont restées aux intempéries de longs mois.

1.3. LES QUESTIONS

1.3.1. La prise en compte des B1

Notre intention initiale était de ne traiter que des B1bis. Mais, comme pour leurs dispositions techniques, ceux-ci ne sont qu'une amélioration et une suite logique des B1. Certains schémas ne se comprenaient pas sans vision de l'évolution globale. Faire une palette des familles de camouflages sans y intégrer les B1, c'était fournir une vision tronquée. Nous les avons pris en compte.
1.3.2. L'indépendance Caisse-Tourelle
Les tourelles APX étaient coulées indépendamment et fournies au constructeur du char. Les photos d'époque montrent des tourelles dont le schéma est différent de celui de la caisse. Affirmer l'indépendance entre la tourelle et la caisse est donc une thèse défendable.
C'est pourtant bien dommage car quelle facilité si les camouflages de caisse et de tourelle correspondaient ! En effet, cette dernière, mieux protégée de la boue du sol et de la graisse du train de roulement, apparaît beaucoup plus nettement sur les photographies. Ne peut-on aller dans ce sens ?
L'analyse objective de la photothèque des B1 bis montre incontestablement que l'indépendance n'est pas totale. Notamment, lorsque le ton général des caisses s'assombrit, celui des tourelles suit le mouvement. Si, parfois, on trouve une tourelle d'un schéma sur une caisse d'un autre, ce n'est pas le cas général et, globalement, il y a une certaine homogénéité. D'ailleurs, les tourelles des derniers chars produits ont manifestement reçu une couche d'apprêt que le constructeur doit recouvrir. Autrement dit, on ne trouve pas n'importe quelle tourelle sur n'importe quelle caisse.
Nous avons donc admis un certain lien entre tourelle et caisse, dès lors qu'il n'était pas évident que les 2 composants provenaient de sources franchement différentes (cas du Marseille re-tourellé, par exemple).
Il est par contre patent que, le plus souvent, le dessin du camouflage de tourelle est mieux fait que celui de la caisse. Il est plus fin, de taches plus petites, plus soigneusement délimitées (ce qui se comprend, vu la taille relative des deux corps).
1.3.3. L'interprétation des chars très foncés
Plusieurs séries de chars apparaissent très foncées sur les photos d'époque. Ils sont presque noirs (les 'Pommard', les 'Tahure', par exemple). S'agissait-il d'un effet lié à la peinture neuve, au nettoyage au fuel ou au chiffon gras à l'occasion d'un défilé, à la saison ou à l'heure de la prise de vue, à l'ouverture de l'appareil photo ? Si certaines vues du 'Ribauvillé' et du 'Vauquois' font apparaître un char noir "poli" (parce que, en sus, il brille), on trouvait fréquemment une autre photo montrant le même char sous un jour beaucoup plus courant, de ton moyen et à l'aspect plus mat. Par ailleurs, l'analyse détaillée des photos même sombres permettait d'y distinguer au moins 2 tons et quelques marques de délimitation. Il ne pouvait donc s'agir de peinture noire, ton qui aurait masqué toute différence.
Antérieurement, il existait déjà des chars foncés. Le B1 'Colmar' apparaît uniformément gris sombre sur certaines photos alors que d'autres vues montrent des taches. Comment expliquer sinon en admettant que les tons étaient effectivement plus sombres que l'accoutumée ? De même, le B1 'Bretagne' est camouflé 2 tons et pourtant, toutes ses vues sont celles d'un char globalement foncé, même à l'état d'épave.
Lors des grands rassemblement de B1bis en cours de manœuvre, il y a bien des chars globalement clairs (la grille de ventilation se détache du fond) et des chars globalement foncés.
Il n'était pas possible de nier le phénomène et de le réduire à un simple effet. Nous avons fini par retenir une solution de tons certes foncés, mais pas trop.
1.3.4. L'interprétation des chars grisâtres.
Sauf les cas d'épaves, les B1 affichent un camouflage net et franc. En revanche, les B1 bis sont un cauchemar pour le passionné. À part un grand doute, que tirer de ce brouillard ?
Les photographies couleurs du 'Dordogne' et du 'Verdun II' nous ont apporté une première réponse. Elles font apparaître des chars 2 ou 3 tons avec des couleurs très voisines au moins en valeur, des tons sombres et ternes, des contours très fondus et, lorsqu'ils sont cernés (cas du 'Verdun II'), les bords sont doux et partiels. Dès lors, on comprend que la photo noir & blanc ne rende qu'un ton gris sans distinction possible.
L'essai de rendu de certains chars nous a ouvert une autre voie. Ce que nous en savions a permis à Laurent Lecocq de proposer un schéma en larges taches foncées délimitées par de faibles zones plus claires, le tout très estompé. Nous avions sous les yeux un autre cas possible. Un tel char, photographié en noir & blanc et par temps maussade conduit imparablement à une photo uniformément grise, surtout si quelques salissures masquent le peu de délimitations.
L'aimable communication par Pascal Danjou de la "Notice pour le camouflage par peinture des véhicules automobiles" dans son édition de 1940 a complété l'explication du phénomène. Les 2 tons conseillés par ce document, terre d'ombre et gris-vert (entre 2 valeurs, une claire, l'autre foncée) ajoutés au rejet des peintures brillantes ont pour effet de produire un char neutre, sans éclat, sans contraste, ce qui, pour la photo noir & blanc, donne un gris moyen.
Si cette notice ou un document similaire a été édicté, on doit le discerner sur les photos et ce pour tous les types de chars.
Or, on constate un tel phénomène et même à un moment bien précis. Il correspond au 1000e R 35 et au 70e B1 bis (270 'Typhon'), ce qui le situe fin 1938, début 1939.
Pour les H 35 et H 39 comme pour les D 2, la corrélation est moins nette. Comme attendu, tous les H 39 et les D 2 de 2e série (47 SA 35) apparaissent gris. Mais un certain nombre de H 35 et de D 2 de 1ère série le sont aussi, même avec des numéros de début de production. Mais, de nombreux H 35 et D 2 de 1ère série, même de numéros tardifs, ont des camouflages frais et francs de première manière. Comment expliquer ce phénomène ? Certains ont dû être repeints à l'occasion d'une révision ou d'une mise à niveau (remplacement des épiscopes ou du canon, par exemple). Pour d'autres, est-ce un effet lié à la photographie ?
Les chars FCM 36, quant à eux, portent un camouflage différent mais de ton clair et franc. Ils ont tous été fabriqués avant 1939 (sauf les tous derniers) donc avant la parution de la notice.
Une chose est donc certaine, fin 1938, un événement est venu modifier la manière de peindre les blindés français. Une directive imposant des tons sombres et ternes a certainement été diffusée à cette date. L'exemplaire de la notice dont nous disposons est daté de 1940, mais il a pu exister une édition 1939 de ce texte, peut-être en version provisoire (il a été approuvé en août 1938) ou d'un texte de même but et que la notice reprend. Pour autant, elle concerne plutôt les chars légers et n'apporte pas une réponse totale. Elle semble n'avoir pas été suivie scrupuleusement pour les chars lourds. La peinture du 'Verdun II', même si elle est fondue et relativement sombre, comprend encore un ton clair, normalement exclu, et le vert est manifestement plus frais que celui conseillé. Là encore, il nous faut adopter une attitude intermédiaire.
Au final, nous avons admis que ces chars grisâtres étaient camouflés, et cela avec de grandes taches dans des tons sombres, mats, relativement ternes et avec des schémas peu contrastés.
1.3.5. Le cas du schéma "Thiaucourt"
Au début de notre recherche, nous avions le 385 'Thiaucourt' au camouflage caractéristique. C'était à nos yeux un cas unique. Puis est venue la photo d'un autre char inconnu étonnamment semblable. Les 2 engins avaient le même schéma. Nous avons alors cherché si d'autres B ne portaient pas un dessin similaire. En fait, il y en a beaucoup, plus ou moins voisins. De cas isolé, ce schéma singulier devenait style répertorié.

 

1.4. SYNTHÈSE : L'ÉVOLUTION PAR ÉTAPES
L'analyse et la confrontation débouchent sur plusieurs convictions fortes :
· Les chars français de 1940, les B1 et B1 bis notamment, étaient camouflés. C'est-à-dire que leur peinture extérieure comportait au moins 2 tons, séparés par des contours plus ou moins ouvragés. Certains B1 bis échappèrent à cette règle mais ce sont des exceptions liées à l'urgence.
· Les peintures sont globalement homogènes, c'est-à-dire que, bien que des différences puissent exister entre le schéma de caisse et celui de tourelle, on ne trouve pas n'importe quelle tourelle sur n'importe quelle caisse (il y a, là aussi, des exceptions).
· Il y a très certainement un lien entre le constructeur-assembleur et le schéma de camouflage appliqué. Pour autant, ce lien s'opère par familles de constructeurs et par époque et il n'est pas toujours rigoureux. F.C.M. et ACT en particulier s'influencent l'un l'autre et varient fortement dans leurs schémas, basculant d'un moment à l'autre. Renault, lui, suit des étapes progressives et influence l'ensemble des autres constructeurs.
· Il s'agit la plupart du temps de "styles" et non de "types". C'est-à-dire que tel constructeur applique une manière de peindre comportant un nombre de tons, un type de dessin, une sorte de contour, une palette de couleurs, une taille de taches, mais que le reste et en particulier l'interprétation reste libre. Cela conduit à une grande variété. C'est en particulier le cas des Renault de la période de temps de paix dont aucun n'est la réplique de l'autre.
Précisons que cette variété n'était pas le fait d'un laisser-faire ou d'un laxisme coupable mais bien au contraire d'une volonté claire de l'Armée française de l'époque de ne pas détruire les qualités du camouflage par un systématisme excessif.
· En sus des préconisations relatives au traitement des arêtes et des trains de roulement, on constate l'application empirique de règles permettant de briser les lignes, comme l'usage des tons foncés prioritairement pour les masques d'armes et les angles avant de caisse. Cela dénote une compétence indiscutable des fabricants et des peintres à leur service.
· Surtout, les camouflages français des chars B ont évolué au cours du temps et cela quels que soient les constructeurs. Des styles frais, clairs, francs et tranchés du début, ils sont passés à des schémas ternes, mats, sombres et fondus. Cette évolution s'est produite par grandes étapes, avec parfois des retours arrière. Notamment, alors que les B1 et les premiers B1 bis étaient clairs, les B1 bis de milieu de production sont très foncés. Rapidement, la tonalité revient à des valeurs intermédiaires où elle se stabilise. Sur la fin, on trouve une nette simplification du camouflage sur base de 2 tons en larges bandes. Le char B a trouvé sa forme la plus aboutie.

 

2. LES STYLES GÉNÉRAUX
2.1. Sept Familles

Nous avons dénombré 7 Familles principales :
· Algues
· Muraille
· Ruban ondoyant
· Puzzle
· Taches alternées
· Grandes taches fondues
· Bandes diagonales                                                                                   

La famille Algues se caractérise par des taches verticales longues et étroites, de forme très ramifiée et fortement lobée, évoquant une algue (notamment le goémon) se répétant verticalement 6 ou 7 fois sur la longueur de caisse.
La famille Muraille réunit des taches de forme massée, juxtaposées et enserrées dans un filet ressemblant aux joints d'un mur.
La famille Ruban ondoyant est aisée à reconnaître. Il s'agit d'une bande serpentine claire assez étroite située sensiblement au tiers haut de la caisse, du glacis et du tableau. Fréquemment, elle part du début du truc, monte brutalement, puis ondule en légère pente ascendante tel le ruban des danseuses acrobatiques.
La famille Puzzle est la plus prolifique. Elle recouvre l'ensemble des camouflages dit "Renault" en 3 tons, formant des ramages fortement lobés aux contours en forme de puzzle, le plus souvent cernés soit foncés, soit clairs. Les lobes sont spatulés (extrémités rondes et larges) et, souvent palmés (rayonnants autour d'un point) (à la différence de la forme "Algues" qui monte vers le haut). Selon le dessin plus ou moins serré et la nature des cernes, ces camouflages donnent parfois des effets surprenants et variés, par exemple de ramures, de formes coralliennes, de savants dégradés marbrés ou moirés.
La famille Taches alternées distribue de grandes taches de forme grossièrement triangulaire de part et d'autre d'une bande plus claire. Celle-ci adopte de ce fait une forme en zigzag plus ou moins régulière.
La famille Grandes taches fondues est la plus difficile à préciser. Elle correspond selon nous à une part importante des chars "grisâtres". Il s'agit de grandes taches sombres aux formes aléatoires, séparées localement par quelques maigres surfaces plus claires. Le tout est très estompé, à peine contrasté.
La famille Bandes diagonales est facile à reconnaître dès lors que la photo permet de distinguer les deux tons. Il s'agit de une à trois larges bandes sombres traversant le flanc de caisse transversalement en oblique (du haut à l'avant vers le bas à l'arrière), entourées d'un fond plus clair (ou d'une couleur différente). Les contours sont nets et sinueux.
2.2. Sources d'Inspiration
Remarquons que sur ces 7 familles, 2 sont d'inspiration végétale (Algues et Puzzle), 2, plutôt d'inspiration minérale (Muraille, Bandes diagonales) et 3 sont franchement abstraites (Ruban ondoyant, Taches alternées et Grandes taches fondues). Cela montre la diversité des styles et la recherche en matière de camouflage (domaine où, rappelons le, pour les gros matériels, l'Armée française étaient alors en pointe).
2.3. Extension
L'utilisation varie dans le temps.
Algues : on trouve cette famille sur les premiers B1. À part le Cantal , il n'y a pas d'exemple de B1bis ayant ce camouflage.
Muraille : on la trouve sur les B1 de milieu de production. Il n'y a pas de B1 bis repéré avec ce camouflage.
Ruban ondoyant : ce procédé se rencontre déjà sur les B1 F.C.M. Il n'est pas très fréquent sur les B1 bis, F.C.M. n'adoptant pas systématiquement ses propres schémas. On ne le trouve plus au delà du numéro 270.
Puzzle : bien qu'on trouve ce genre d'effets sur quelques B1 (il est probable qu'il s'agit de repeints car ces chars non identifiés paraissent neufs et n'ont aucun marquage), ce sont surtout les B1 bis qui l'utilisent et ce, jusqu'à la fin.
Taches alternées : on ne trouve cette famille que sur les B1bis, au delà du 380, semble-t-il.
Grandes taches fondues : on trouve cette famille sur la deuxième moitié de la production de B1bis.
Bandes diagonales : cette famille ne se rencontre qu'en toute fin de production des B1 bis, au delà du numéro 440.
2.4. Déclinaison
L'ordre des Familles est sensiblement chronologique de leur introduction. Sur les 7 Familles, 4 présentent 2 schémas au moins d'application (on a donc, en tout, 11 schémas). Ces styles sont fonction du temps. Ils évoluent toujours du plus chatoyant, du plus franc et du plus compliqué, vers le plus terne, le plus estompé et le plus simple.
Ruban ondoyant : cette famille comporte 2 types, l'un, aux contours nets, utilisé par F.C.M., l'autre, aux bords plus flous, utilisé par ACT (partie nationalisée de Schneider).
Puzzle : pour les chars B, cette famille comprend 2 grands types. Alors que le premier réunit des couleurs plutôt claires, tranchées, fraîches et contrastées, avec de petites taches, le second est beaucoup plus fondu, presque estompé, ton sur ton, globalement sombre. Les taches sont aussi plus grandes, les contours plus souples et irréguliers. C'est ce dernier style qui génère une part importante des chars "grisâtres".
Taches alternées : là aussi, il existe deux types, un à bords assez francs et un autre aux contours beaucoup plus fondus, manifestement peint au pistolet, adopté pour les numéros "500", ces fameux chars plus ou moins finis, sans tourelle ou spéciaux.
Bandes diagonales : cette famille se décline en 2 types principaux selon le nombre de bandes. Le premier comprend 3 bandes transversales aux bords sinueux. Le second n'a qu'une seule bande très large aux bords souplement ondulés. L'AMX (partie nationalisée de Renault) l'utilise.

 

2.5. Récapitulation
Nous récapitulons ci-après les types identifiés

 

LES CHARS B1

  

ALGUES

Camouflage 2 tons vertical lobé.  Supposé ocre et vert.
  

MURAILLE

Camouflage 2 tons en taches enserrées dans un filet.

Supposé ocres et vert.

RUBAN ONDOYANT 1er TYPE

Camouflage 2 tons. Supposé ocre sur vert. Un ruban de couleur très tourmenté traverse le flanc du char, un schéma similaire est apposé sur la tourelle.
 

PUZZLE 1er TYPE

Camouflage 3 tons lobé avec cernes.

Supposé vert brun ocre


LES CHARS B1bis

 

PUZZLE 1er TYPE

Camouflage 3 tons lobé avec cernes.

Supposé vert brun ocre 

 
 

RUBAN ONDOYANT 1er TYPE

Camouflage 2 tons. Supposé ocre sur vert. Un ruban de couleur très tourmenté traverse le flanc du char, un schéma similaire est apposé sur la tourelle.

 

RUBAN ONDOYANT 2e TYPE

FCM

Camouflage 2 tons sur la caisse. Camouflage 3 tons lobé avec cernes sur la tourelle.

 
 

PUZZLE 2e TYPE

Camouflage 3 tons lobé avec cernes.

Vert foncé, vert roseau, brun.

 
 
  

TACHES ALTERNEES

Camouflage 2 tons en taches distribuées de part et d'autre d'une bande en zigzag.

Vert et brun foncés. 

 
  

GRANDES TACHES FONDUES

Camouflage 2 tons en grandes taches.

Vert et brun très foncés.

 
  

BANDES DIAGONALES 1er TYPE

Camouflage 2 tons. 3 bandes diagonales sinueuses.

Vert et brun foncés.

 
  

BANDES DIAGONALES 2e TYPE

Camouflage 2 tons. Large bande diagonale.

Vert et brun foncés.

 

3. QUELQUES CAS SINGULIERS
Compte tenu de la médiocre qualité des photographies d'époque et du triste état de la plupart des B1 et B1 bis après les combats de mai-juin 1940, il est impossible d'être exhaustif et parfaitement rigoureux comme nous le souhaiterions. Toutefois, certains chars sortent clairement de l'ordinaire et les photos disponibles permettent d'en rendre compte. Nous traitons les exemples suivants :
· 251, Fantasque
· 334, Ourcq

 

CAMOUFLAGE EXPERIMENTAL

Flocage appliqué en décembre 1939 

  

Camouflage 3 tons lobé avec cernes.

Vert foncé, vert roseau, brun.

Une zone claire (ocre ?) sur la partie basse avant de la caisse. 

 
 

Pour finir, signalons un B1 bis du 47e BCC photographié à Aubigny-sur-Nère. Il présente une variante de camouflage rappelant vaguement le schéma "Algues". Sa peinture de caisse figure des feuilles claires fortement lobées jetées sur un fond foncé. Comme quoi !

 

 

CHARS B        Marquages 1939-1940
 
 

LE MARQUAGE DE BASE
Le numéro d'immatriculation, le nom et les drapeaux ou cocardes sont systématiquement apposés sur tous les chars et ne varient en principe pas (sauf changement de nom ou de règle). Les autres indications, elles, sont variables, souvent fonction du moment.

 

NUMÉRO D’IMMATRICULATION
Le numéro des chars B1bis débute au 201. Rappelons que les B1 utilisaient une série débutant à 100 et se terminant à 135.
Les premiers B1 bis ont été numérotés en suivant à compter du 136 puis, très rapidement, ont adopté la numérotation à partir de 200.
La production a été répartie entre plusieurs constructeurs qui ont obtenu des lots de fabrication. De ce fait la numérotation n'est pas continue, en particulier pour les dernières tranches de fabrication.
Le numéro est apposé sur l’entretoise avant, sous le canon de 75, sur la porte latérale, et parfois mais rarement, en petits caractères, sur le panneau arrière coté gauche ou coté droit. Son graphisme varie d'un constructeur à l'autre.

 

MARQUE DE NATIONALITE
Les drapeaux
La première marque de nationalité consiste en l’apposition de drapeaux tricolores au dessus du nom. Suivant le constructeur, la taille et la position peuvent varier. Ils sont situés sur le glacis et le côté droit de la tourelle, parfois sur le panneau arrière.
Les chars produits par SCHNEIDER portent une petite cocarde sur la tourelle à la place du drapeau.
Les cocardes
Une cocarde d’identification aérienne est peinte sur la trappe supérieure.
Début 1940, des cocardes apparaissent sur certains chars et leur usage se généralise dès le début de la campagne. Elles sont positionnées sur le glacis, les flancs et parfois sur les côtés et l'arrière de la tourelle. Elles sont peintes en unités et de ce fait leur taille leur emplacement et leurs teintes (peinture achetée ou réquisitionnée dans le commerce) exacts varient.

NOM
Les noms de chars sont définis par la Direction des fabrications de l’Armement et soumis pour accord au Bureau Technique de la Direction de l’infanterie, que ce soit pour les noms de chars neufs ou pour le changement de noms déjà attribués. Pour les chars attribués en complément, le chef de bataillon soumettait à la division l’approbation des noms proposés ; certains chars produits dans les dernières semaines de la campagne n’ont pas été baptisés.
Le nom est inscrit sur le glacis avant et le côté droit de la tourelle. Certains chars comme ceux du 37e B.C.C. portent également le nom sur le côté gauche de la tourelle. Le nom est réglementairement écrit en caractère bâton et d’une hauteur d’environ 10 à 12 cm. Le graphisme et la position pouvaient varier considérablement. La lettre initiale est souvent plus grande. Sur certains engins, le nom est écrit en biais et/ou en lettres fantaisie.
Il semblerait que ces lettrages aient été appliqués, non en usine, mais dans les Parc d’Engins Blindés lors de la perception des matériels.
Plusieurs chars portaient le même nom, créant des confusions. D'autres ont changé de nom. Au 49e B.C.C., un certain nombre de chars a été rebaptisé, chars transférés d'un autre bataillon et renommés pour maintenir une homogénéité du thème choisi.
Au 37e B.C.C., précédemment équipé de char B1, les B1 bis reprennent le même nom suivi du suffixe II.

Au cours du mois de juin, de nombreux chars ont été mis en ligne sans nom. Dans certains cas, le nom avait été attribué, mais l’urgence de la situation n’a pas permis de l’apposer. Dans un cas au moins, un char disposant d’un nom réglementaire a été baptisé d’un autre nom par son équipage.
L’absence de tout repère d’identification sur le coté gauche du char est un grave handicap au point que, encore aujourd’hui, des files entières de B1bis restent anonymes faute d’une indication. Certains des derniers chars produits portent le nom sur le côté gauche de la caisse et sur la porte d'entrée latérale.

 

LES AFFECTATIONS

Type Numéros Thème Unité
B1 101 à 113 Villes et Provinces françaises 37e B.C.C.
B1 114 à 135 Provinces françaises
B1bis 201 à 235 Pays de l’Empire, Villes et Régions françaises. 8e et 15e B.C.C.
B1bis 236 à 270 Navires de la Marine française. 8e et 15e B.C.C.
B1bis 271 à 305 Villes de l’Empire colonial
28e & 37e B.C.C.
B1bis 306 à 345 Rivières et fleuves de France. 28e, 37e, 41e, 47e et 49e B.C.C. , 347e C.A.C.C.
B1bis 346 à 375 Vins, cépages 28e, 41e, 46e, 47e, et 49e B.C.C.
B1bis 376 à 410 Batailles de 1914-1918 8e, 37e, 41e, 46e, 47e, et 49e B.C.C.
B1bis 411 à 445 Chefs de guerre, Grands hommes 46e et 47e B.C.C.
B1bis 446 à 480 Victoires et Hommes du 1er Empire
B1bis 481 et suivants Noms divers (toujours dans les mêmes thèmes, mais sans continuité.

En fin de production, de nombreux de chars ne sont pas baptisés ou n'ont pas porté le marquage théoriquement attribué.

MARQUAGES TACTIQUES
En théorie, les marquages permettent d'identifier le bataillon et la place du char dans l'unité.
En pratique, de nombreux facteurs bouleversent ce bel ordonnancement :
De nombreux engins font l'objet de mutations et conservent une partie de leurs marques antérieures auxquelles s'ajoutent parfois les marquages de l'unité d'accueil. En cours de campagne, des chars de remplacement sont intégrés, certaines unités sont regroupées ou réorganisées en compagnies de marche. Le 28e B.C.C. a été entièrement reconstitué.
En pratique, les marquages tactiques diffèrent sensiblement d'une unité à l'autre.
Le marquage tactique est parfois placé sur ou dans une figure géométrique.
Le marquage par AS
Il est destiné à situer la position du char au sein de l’unité et est basé sur un système de symboles de cartes à jouer et de couleurs. Ce marquage reprend celui en usage pendant la première guerre mondiale. Son origine n’est pas connue mais il est probable que le terme d’As fasse référence aux initiales de l’Artillerie Spéciale, ancêtre de l’arme blindée.
La couleur indique la compagnie, le symbole précise la section.
bleu : 1ère compagnie, blanc ou noir : 2e compagnie, rouge : 3e compagnie
As de pique :    1ère section
As de cœur :    2e section
As de carreau : 3e section
As de trèfle :    section d'échelon
Le marquage par figure géométrique
Lui aussi hérité de l’A.S., il est plus simple que le système de l’As et, en principe, définit le niveau hiérarchique supérieur. Il fait partiellement double emploi avec l’as et, donc, les 2 systèmes ne sont pas (en théorie) employés simultanément.
Cercle    1ère Cie
Carré     2e Cie
Triangle  3e Cie
Il s’agit normalement de grandes formes évidées, tracées sur la tourelle (exemple NANCY II, NIVERNAIS II).
L’indicatif radio
L’indicatif radio est représenté par une lettre de grande dimension peinte sur le flanc du char, parfois aussi sur la tourelle.
La position, la taille et le graphisme sont variables. Certaines lettres sont écrites en caractères grecs (PAPEETE, DUGUESCLIN). D’autres, latines, sont écrites avec empattement, d’autres sans.
A la 1ère D.C.R. (Cf . ci-après), la répartition des indicatifs a été faite au niveau de la division. Mais des divergences apparaissent entre les deux bataillons de chars lourds :
au 28e B.C.C., l’indicatif radio se trouve sur les flancs et le panneau arrière. Dans les sections, les chars subordonnés portent un point en avant ou en arrière du code.
au 37e B.C.C., l’indicatif radio est sur la tourelle, les flancs et le panneau arrière.

LES MARQUES PERSONNELLES
Les marquages personnels restent généralement très discrets. Les annotations les plus courantes consistent en surnoms et mentions humoristiques. Elles sont souvent sur le glacis du char ou le capot pilote.
Des dessins apparaissent aussi parfois (salamandre, insigne).

LES MARQUAGES PARTICULIERS
Certains chars portent des carrés blancs sur le panneau arrière. Il est probable qu'il s'agit de repères destinées à faciliter la conduite nocturne.
Trois chars, l'INDOCHINE, le BREST et le MAROC portent en plus une bordure blanche sur l'extérieur des gardes-boues.

 

LES MARQUAGES TACTIQUES PROPRES AUX GRANDES UNITES
Les Divisions cuirassées  (D.C.r.) se sont dotées d’un système d’identification propre.
Leur formation tardive n'a pas facilité leur organisation, la priorité étant d'abord de regrouper les divers composants dans l'urgence. Il est à noter qu'aucune division cuirassée n'a eu la possibilité d'effectuer des manœuvres au niveau divisionnaire. Pour les chars de la 4e DCR par exemple, certaines unités ont rejoint sur le champ de bataille !
La liste ci-dessous ne répertorie que les marques tactiques particulières. Ces marquages sont peints en blanc, les graphismes sont très variables, parfois très soignés, parfois peints grossièrement.
Très élaborés et précis, ces systèmes de marquage vont voir leur bel ordonnancement perturbé par les mutations de chars d'un bataillon à l'autre, ou simplement au sein d'une même unité. Par ailleurs, les marquages évoluent au sein d'un même bataillon, les nouvelles dispositions étant plus ou moins suivies.

 

1ère Division Cuirassée
Les chars de la 1ère D.C.R. sont à peu près les seuls à présenter des marquages uniformisés au niveau de la division.
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Ils résultent de l’Instruction du général Bruneau en date du 16 février 1940 :
"Les chars portent, peints en blanc sur leur tourelle, leur face arrière et sur leurs faces latérales en avant du barbotin, l'indicatif des postes radio qui leur seront affectés.
Dispositions de détail fixées par les commandants des demi-brigades intéressées“.
Répartition des indicatifs :

1ère D.C.R. : P.C. Avant 4A  P.C. Arrière 4Z
1ère demi-brigade : P.C. Avant 4B  P.C. Arrière 4Y
28e BCC : P.C. Avant 2D 37e BCC : P.C. Avant 3D
P.C. Arrière 2V P.C. Arrière 3V
1ère compagnie 2A 1ère compagnie 3A
1ère section D 1ère section M
2e section E
2e section N
3e section F
3e section O
2e compagnie 2B 2e compagnie 3B
1ère section G 1ère section P
2e section H 2e section R
3e section I 3e section S
3e compagnie 2C 3e compagnie 3C
1ère section J
1ère section T
2e section K 2e section U
3e section L
3e section X

  
 

 

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 28e B.C.C. 1ère D.C.R.
1ère Cie : Indicatif radio en lettre précédée ou suivie d'un point sur la tourelle (TANANARIVE)
As sur la tourelle (LA BASSE TERRE)
2e Cie : Indicatif radio en lettre précédée ou suivie d'un point sur la tourelle (VOUVRAY)
3e Cie : Indicatif radio en lettre précédée ou suivie d'un point sur la tourelle, répercuté à l'arrière de chaque coté.

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28e B.C.C. reconstitué
Le bataillon est reconstitué le 25 mai avec du matériel neuf. Les marquages en lettres reprennent les mêmes dispositions, mais les As disparaissent. Deux drapeaux tricolores de grandes dimensions sont peints sur le glacis avant partie supérieure et inférieure, en plus du drapeau accompagnant le nom. L’indicatif radio est parfois encadré.
Sur certains chars, le nom est peint juste au-dessus de la pointe avant du glacis (sous le grand drapeau tricolore). Les chars apparaissant d'une teinte unie portent le nom de baptême sur les flancs et non plus sur la tourelle, mais on revoit aussi du camouflage trois tons avec cernes.
Sur le côté droit, le nom est peint sur la porte. Il s'agit peut-être d'une particularité d'un constructeur (F.C.M. ?) car des engins portant des numéros supérieurs sont marqués de manière classique.
 

 

37e B.C.C. 1ère D.C.R.
Le 37e BCC porte des marquages uniformes et complexes. Il est vrai que ce bataillon, précédemment doté de chars B1, a eu le temps de peaufiner son système de marquage.
On trouve une lettre code sur les flancs, sur la tourelle et sur le panneau arrière.
Ce code est complété par un As dans un motif évidé (carré pour la 1ère Cie, triangle inversé pour la 2e et cercle pour la 3e Cie) sur la tourelle. L’as indique la section et sa couleur identifie la compagnie. Dans ce cas, le marquage est doublé d’un symbole géométrique sans doute pour une meilleure lisibilité.
Le nom du char est porté des deux côtés de la tourelle (disposition en usage sur les B1). Certains noms reprennent ceux de chars B1 antérieurement affectés à ce bataillon et suivi du chiffre II.

 

2e Division Cuirassée
La 2e D.C.R. est composée de la 2e demi-brigade de chars lourds B1 bis, lieutenant-colonel Roche, réunissant le 8e B.C.C. (commandant Girier) et le 15e B.C.C. (commandant Bourgin) ; au total, soixante-neuf chars.
Plusieurs chars des deux bataillons ont déjà permuté, conservant la plupart du temps tout ou partie de leurs marquages initiaux.
Créée le 15 janvier 1940, elle est cantonnée au 10 mai dans les environs de Châlons-sur-Marne autour du camp de la Haute-Moivre.

 

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8e B.C.C. 2e D.C.R.
1939 La tourelle porte une lettre code parfois accompagnée d'un symbole géométrique (carré ou rond blanc)
1940 plus de marquage visible en mai 1940
Les marquages du 8e B.C.C. sont réduits au minimum. De plus la permutation de plusieurs engins provenant du 15e BCC et ayant conservés leurs marques rend vaine toute tentative de classement.

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15e B.C.C. 2e D.C.R.
En 1939, un indicatif radio en chiffre est apposé sur la tourelle
Sur les flancs on peut observer un As de grande dimension, sur fond blanc, parfois aussi sur le panneau arrière. Le fond blanc peut être carré (2e compagnie) ou triangulaire (3e compagnie). Ces marquages disparaissent avant le début de la campagne de mai 1940.
Une Croix de Lorraine bleue bordée de blanc apparaît sur la tourelle de plusieurs chars.
En 1940, les As sont replacés sur la tourelle, masquant souvent la Croix de Lorraine.
Les indicatifs radio en lettre ou chiffre sont sur les flancs (les positions varient et parfois les indicatifs sont peints plusieurs fois)
Des divergences existent d’une compagnie à l’autre, mais les marques sont relativement homogènes au sein de chaque compagnie. Les chars des commandants de compagnie se distinguent par un as de trèfle.
Le système de marquage est théoriquement très cohérent, mais en pratique, son application est très inégale. Les permutations d’engins achèvent de rendre totalement illusoire toute identification.

 

3e Division Cuirassée
La 3e Division Cuirassée, créée le 6 avril 1940, était commandée par le Général Brocard. Sa brigade lourde réunit les 41e et 49e B.C.C.

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41e B.C.C. (novembre 1939) 3e D.C.R.
Le 41e B.C.C. se caractérise par la présence d'une bande sinusoïdale bleue peinte sur les cotés de la tourelle.
1ère compagnie : bande sinueuse resserrée
2e compagnie : bande sinueuse étalée avec bordure
3e compagnie : bande sinueuse étalée sans bordure
Une petite figure géométrique pleine, rond, carré ou triangle précisait la section.
Un système d'identification était peint sur les deux faces arrières de la tourelle. Il consistait en un ensemble de trois surfaces trapézoïdales. Deux panneaux (couleurs supposée) encadrant une surface blanche sur laquelle était peinte une grande lettre désignant la compagnie. Aucun document ne permet d'établir les teintes utilisées mais le Sergent Loizillon (char VILLERS-MARMERY) fait état d'un marquage tricolore.
A pour la première compagnie, lettre I pour la seconde compagnie (parfois en négatif), O pour la troisième compagnie.
Les sections et le positionnement du char dans la section sont définis par des figures géométriques placées dans les surfaces sombres de part et d'autres de la lettre de compagnie. 1ère section : disque, 2e section : carré, troisième section : triangle. La présence d'une, deux ou trois figures détermine la position du char dans la section. La lecture de ces informations n'était possible qu'en se plaçant à l'arrière et dans l'axe du char (porte de tourelle fermée).
Ce système très précis sera rapidement rendu caduque du fait des permutations de chars au sein du bataillon, et de mutations inter-bataillons.
D'où une certaine confusion pour identifier après coup les engins. La disposition des marquages n’est pas strictement identique sur tout les chars et l’emplacement des panneaux peut légèrement varier.

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 49e B.C.C. 3e D.C.R.

Plusieurs types de camouflages sont observables. Les marquages ne sont pas uniformément appliqués
Bandes horizontale
Les tourelle portent un camouflage particulier mais appliqué de diverses manières :
- La partie haute de la tourelle est peinte d’un ton clair par dessus le camouflage de base. Cette zone ne couvre pas tout le dessus de la tourelle.
- La tourelle porte une bande horizontale qui apparaît tantôt claire, tantôt foncée.
Les marquages tactiques utilisés sont les As dont la taille et l’emplacement varient . Certains sont accompagnés d’un point.
Il est possible que ces dispositions soient liées théoriquement aux subdivisions de l’unité et la place de chaque engin. Mais soit par manque de temps, soit à la suite de permutation survenues entre-temps, la comparaison avec l’organigramme du bataillon ne permet plus aucune conclusion valide.

4e Division Cuirassée
La 4e Division Cuirassée, constituée le 15 mai 1940, fut d'abord commandée par le général de Gaulle (15 mai - 6 juin), puis par le colonel Chaudemont, (6 et 7 juin), et par le général de la Font.

46e B.C.C. (avril 1940) 4e D.C.R.
pas de marquage particulier
 

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47e B.C.C. 4e D.C.R.
Certains chars portent un indicatif radio en lettre de grande dimension sur les flancs. Le code se retrouve aussi en dimension plus petite sur la tourelle.
Pour d'autres, un numéro est peint sur les trois faces de la tourelle.
Le VERCINGETORIX porte le numéro 2 sur sa tourelle.

 

 

 

LES COMPAGNIES AUTONOMES DE CHARS DE COMBAT
Les compagnies sont constituées de chars neufs ou sortant de réparation. A part la 352e, les compagnies autonomes n'ont pas porté de marquages particuliers, les chars récupérés conservant généralement leurs marques d'origine.
On y trouve aussi des chars B1 modernisés dont l’armement de tourelle a été changé (47 SA 35 en remplacement du 47 SA 34). L’état mécanique pitoyable de ces derniers engins ne leur a bien souvent même pas permis de rejoindre le front. A Abbeville, la 347e CACC ne peut aligner que 3 chars pour un effectif de 13.


347e C.A.C.C., 348e C.A.C.C., 349e C.A.C.C.
pas de marquage particulier

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352e C.A.C.C.
La tourelle porte sur trois faces un triangle blanc dans lequel est peinte une cocarde, suivi d'un numéro d'ordre, de 0 à 9. Tous les chars de la compagnie sont peints très soigneusement suivant le même schéma.










MARQUAGE DES CHARS FRANÇAIS 1944 - 1945

 

Le marquage des véhicules militaires au cours de la période 1943-1945 est très varié. Il peut sommairement être réparti en quatre catégories de marquages :
Ces marquages étaient appliqués de manière rigoureuse et homogène au début de la campagne. Au fur et à mesure des remplacements des particularités sont apparues, d'autre part on assiste progressivement à la disparition de certains marquages trop voyants.
Cette étude débute par les régiments de chars et sera suivie par les régiments de tank destroyers.

I. Les marquages tactiques
Le code d'unité
Ce marquage est très varié. Il existe celui des divisions blindées, à base de lettre d'armes et de traits d'encadrement. Ce marquage permet de situer la formation jusqu'à l'échelon bataillon ou escadron (et même peloton). Il a été adopté par les trois divisions blindées françaises, blanc sur fond est bleu pour la 1ère DB, jaune sur fond bleu pour la 2e D.B., blanc sur fond rouge pour la 5e. Un ou plusieurs tirets placés sur une barre indiquent l'escadron, des points placés dans les angles précisent le peloton (ce dernier marquage est peu courant).

 

12e RC 3e escadron 3e peloton   1er RCA 2e escadron   11e RCA 4e escadron

 

                                                                                            

    

Le numéro individuel
Il est composé de deux chiffres peints en blanc ou jaune sur les cotés de la caisse ou de la tourelle.
Au 501e RCC les chiffres étaient bleu ombré de blanc à la 1ère et 2e compagnie, bleu entouré de blanc à la 3e, des chiffres bleu ombré de blanc ou entièrement blanc à la 4e compagnie.
Les chars de la 1ère D.B. ne sont pas numérotés. A la cinquième, le numéro est porté sur les côtés de la caisse.

II. Les marquages techniques
Celui-ci a été défini par les instructions données en août 1943, notamment la 2021/EMG/4 du 26. Elles fixent :
- les numéros d'immatriculation :
Précédé d’un petit drapeau tricolore, il comporte six chiffres blancs sur fond noir ou vert olive dont le premier chiffre est toujours un 4, soit un numéro à cinq chiffres débutant par 90. A partir d'août 1944 les numéros à 5 chiffres débutent par 95, puis 96 en octobre novembre et 97 en janvier 1945. On trouve aussi pour les engins de remplacement des numéros de 4 à 7 chiffres précédés de la lettre L.
- les marques de nationalité :
Le drapeau (1804 dit drapeau consulaire) est composé d’un rectangle dans lequel s’inscrit un losange blanc encadré par les couleurs bleues et rouges. A la 5ème DB, le drapeau porte souvent la devise FRANCE D’ABORD, remplacée à la fin du conflit par un cheval cabré inspiré des armes de Stuttgart. A la première D.B. on voir apparaître en février 1945 des croix de Lorraine au centre du drapeau (surtout au 2ème CUIR).

     
- les numéros de classement pour le franchissement des ponts.

       

- le matricule US
Certains engins conservent le matricule US, en général peint de couleur jaune sur les flancs à l’arrière.

 

III. Les marquages logistiques
- Le code TQM
Ce marquage est défini par l'instruction de EMGG 4 de novembre 1943 sur la préparation des transports par mer et ses deux modifications ultérieures. Copié sur le système américain, il est destiné à faciliter le travail des officiers T.Q.M. (Transport QuarterMaster) lors des mouvements par voie maritime. Bagages et véhicules reçoivent alors un signe distinctif qui permet de les retrouver rapidement aux embarquements et débarquements.
Ce code est constitué de trois bandes horizontales de couleur et une lettre sur un rectangle blanc. Il est porté à l’avant et à l’arrière des engins.
Les deux barres supérieures et inférieures sont toujours de la même couleur et identifient l’unité
La barre centrale indique l’escadron et est de la même couleur que la lettre.
Sur les chars, la lettre portée est toujours un C (pour cavalerie).
Code des couleurs :
1 brun clair 2 vert olive 3 jaune clair 4 vert franc 5 gris
6 bleu foncé 7 marron 8 rouge vif 9 blanc 0 brun foncé
- Le marquage MF
Numéro d’identification, le code MF comprend cinq chiffres précédés des lettres MF (Mouvement (ou matériel) français). Les deux premiers chiffres identifient la division, le troisième l’arme, le quatrième l’unité et le cinquième l’escadron.

IV. Le marquage personnel
Il s'agit du baptême des véhicules, essentiellement les chars, bien que les véhicules de reconnaissance ou de servitude aient été quelquefois baptisés.
Il n'y a pas de règles strictes, la plus grande fantaisie règne d'une unité à l'autre. A la 1ère D.B. toutefois, les chars sont baptisés par peloton dans l'ordre alphabétique.
Ce marquage est généralement porté en blanc ou jaune sur les flancs de la caisse, parfois reporté en plus petits caractères sur la tourelle. La taille et le graphisme sont très variables mais toujours homogènes au sein d'une même unité. Au 501e RCC certains noms étaient peints en bleu avec bordure ou ombrage blanc.
Le choix des noms est inspiré de villes ou de provinces françaises, de champs de bataille ou d’ hommes célèbres.


COMPOSITION et DISPOSITION des MARQUAGES
Ce paragraphe récapitule, par régiment les différents types de marquages et leur disposition.
Sauf indication contraire, les marquages standard comme l'immatriculation ou l'étoile sur le toit de tourelle se trouvent sur tous les engins. Les noms de baptême, souvent trop visibles verront leur taille diminuer au cours de la campagne. Le losange blanc formé par le drapeau consulaire sera souvent volontairement maculé en opération pour d'évidentes raisons de discrétion. Comme l'étoile blanche américaine, c'est un parfait repère pour le tireur adverse.

 

 

 


1er Régiment de Chasseurs d'Afrique

Dotation initiale : M 4 A4
                        M 5 A1
Marquage tactique : porté sur les cotés à l'arrière et devant l'habitacle de l'aide conducteur

  

Immatriculation : aux emplacements habituels

Disque de poids : sur l'habitacle de l'aide- pilote

Drapeau 1804 :  porté sur les côtés de la caisse

Nom : en blanc (petits caractères) sur les côtés de la caisse

Numéro individuel : en blanc sur les côtés de la caisse

Etoiles US : sur le dessus de tourelle (étoile cerclée)

 

GAI LURON II   3e Escadron    Profil Eric Schwartz
 

 

 


 

2e Régiment de Chasseurs d'Afrique

Dotation initiale : M 4 A4    M 4 A2 puis M 4 A1 76mm
                          M 5 A1    M 5
Marquage tactique : porté sur les cotés juste après le drapeau et devant l'habitacle de l'aide conducteur

Immatriculation : aux emplacements habituels, à l'avant, reporté sur une tôle de protection couvrant l'emplacement normal

Disque de poids : sur l'habitacle du pilote

Drapeau 1804 : porté sur les côtés de la caisse

Nom : en blanc sur les côtés de la caisse, certains comme l'Austerlitz avaient la lettre initiale agrandie

Code TQM : porté au centre du glacis avant et du panneau arrière

 

escadron d'état-major

              

   1er escadron          2e escadron       3e escadron        4e escadron

Code MF : porté en arrière du marquage tactique (rarement visible)
le dernier chiffre indique l'escadron MF 42214

Sérial US :en jaune sur l'arrière des côtés de caisse visible sur certains engins seulement

Étoiles US : sur le dessus de tourelle (étoile cerclée) quelquefois sur les flancs de tourelle

 

AUSTERLITZ 4e Escadron  Profil Jean Restayn 

 


5e Régiment de Chasseurs d'Afrique

Dotation initiale : M 4 A2 puis M 4 A1 76mm
                        M 5 A1

Marquage tactique : porté sur les cotés à l'arrière et devant l'habitacle de l'aide conducteur

Immatriculation : aux emplacements habituels

Disque de poids :  sur l'habitacle du pilote

Drapeau 1804 :  porté verticalement sur les côtés de la caisse

Nom : en gros caractères blanc sur les côtés de la caisse, la lettre initiale est apposée en grand avant le drapeau (non systématique)


le nom est parfois reporté en petits caractères sur la tourelle

Code TQM : porté au centre du glacis avant et du panneau arrière

escadron d'état-major

                  

     1er escadron        2e escadron       3e escadron        4e escadron


Etoiles US :  sur le dessus de tourelle (étoile cerclée)

 

VESOUL 2e Escadron      Profil Eric Schwartz  Editions du Barbotin

 

 


6e Régiment de Chasseurs d'Afrique

Dotation initiale : M 4 A2 certains engins avec canon de 76mm
                          M 5 A1

Marquage tactique : porté sur les cotés à l'arrière et devant l'habitacle de l'aide conducteur

Immatriculation :aux emplacements habituels

Disque de poids : sur l'habitacle du pilote

Drapeau 1804 : porté verticalement sur les côtés de la caisse, bordé de blanc avec la devise "FRANCE D'ABORD"

Nom : en petites lettres blanches sur les côtés de la caisse parfois sur fond noir

 

Numéro individuel : en blanc sur les côtés de la caisse

Etoiles US : sur le dessus de tourelle (étoile cerclée)

BUGEAUD 2e Escadron      Profil Eric Schwartz  Editions du Barbotin


8e Régiment de Chasseurs d'Afrique

Dotation initiale : M 10
                      
Marquage tactique : porté à l'avant, sur les cotés, à l'arrière

  

Immatriculation : aux emplacements habituels

Code TQM : porté sur le glacis avant et le panneau arrière

escadron d'état-major

                  

   1er escadron        2e escadron       3e escadron        4e escadron

Code MF : porté sur les flancs à l'avant
le dernier chiffre indique l'escadron  : 2570 R  
2571 R   2572 R    2573 R      2573 R

Drapeau 1804 :  porté sur les côtés et à l'arrière de la caisse

Nom : en blanc sur le glacis

 
 

 


12e Régiment de Chasseurs d'Afrique

Dotation initiale : M 4 A2 et M 4 105mm puis M 4 A3, M 4 A1
                        M 3 A3 puis M 5 A1

Marquage tactique : porté sur les cotés, sur l'avant droit et à gauche du panneau arrière

 

Immatriculation : aux emplacements habituels souvent directement sur fond olive du char

Disque de poids : sur les côtés tout à l'avant

Drapeau tricolore sur le glacis et côté de la caisse

Insigne 2e DB porté sur les côtés de la caisse, généralement sur la plaque de blindage rapporté

Nom :en jaune sur les côtés de la caisse
1er escadron : provinces du pays de Loire
2e escadron : provinces du Midi et Massif Central
3e escadron : provinces du Nord et de l'Est
4e escadron : provinces du Sud-Ouest

Numéro d'ordre : en jaune sur la tourelle
certains numéros sont suivis d'un point, signification inconnue

Plaque SOMUA : Certains engins portent la plaque SOMUA conservée par les équipages en souvenir des S 35 de la campagne de Tunisie.

Le marquage PW ou PM apparaît sur certains engins en début de campagne, la signification est inconnue.

Etoiles US : sur le dessus de tourelle (étoile cerclée)

Marquage d'embarquement et de débarquement : Inscriptions à la craie indiquant le LST, feuille de papier collée sur l'habitacle de l'aide conducteur avec les caractéristiques du char.

 

FLANDRES  3e Escadron      Profil Eric Schwartz  Editions du Barbotin
 

 

 


1er Régiment de Cuirassiers

Dotation initiale : M 4 A4
                        M 5 A1

Marquage tactique : porté sur les cotés de la caisse, à gauche de la plaque d'immatriculation avant et côté gauche du panneau arrière ; C entouré de deux barres verticales sur fond rouge

Immatriculation : aux emplacements habituels

Drapeau 1804 : porté sur les verticalement sur les côtés de la caisse avec la devise "FRANCE D'ABORD" et horizontalement à l'arrière, bordure blanche

Nom : en blanc (petits caractères) sur les côtés de la caisse

Numéro individuel :  en chiffres blancs sur les côtés de la caisse

Code MF : à l'arrière des côtés de la caisse, sur certains chars le code est à 6 chiffres

Code TQM : porté sur le glacis avant à droite de la plaque d'immatriculation

 

escadron d'état-major

                      

   1er escadron          2e escadron        3e escadron         4e escadron

Etoiles US : sur le dessus de tourelle (étoile cerclée), sur les flancs de tourelle sur certains engins

A l'avant présence de deux carrés blancs au dessus des passages de chenilles, à l'arrière les extrémité du panneau sont peintes en blanc. On peut supposer que ce marquage servait à la circulation nocturne.

    

 


2e Régiment de Cuirassiers

Dotation initiale : M 4 A4 et M 4 A2 puis M 4 A1 76mm et M 4 A3 105mm
                          M 5 A1

Marquage tactique : porté sur les cotés à l'avant de la caisse, C entouré de deux barres verticales sur fond bleu.

Immatriculation : Avant : Centré sur le glacis, au dessus du boulonnage avec le cache de transmission.
Arrière : Centré sous le drapeau du panneau arrière

Drapeau 1804 : porté sur les côtés et l'arrière de la caisse, bordure blanche ;
certains chars portent dès le début de la campagne une croix de lorraine, cet usage se généralise en février 1945
Le drapeau est normalement disposé avec l'angle supérieur gauche en bleu.
Sur les chars, les drapeaux étaient différents de chaque côté et disposés de façon à ce que le bleu soit orienté vers l'avant du char. (un peu à la manière des drapeaux peints sur les gouvernails d'avions)
Côté gauche et arrière
Côté droit

Nom :en blanc sur les côtés de la caisse
La lettre initiale est largement surdimensionnée et reportée à l'arrière gauche

Code TQM : porté au centre du glacis avant et du panneau arrière

escadron d'état-major

              

  1er escadron        2e escadron        3e escadron       4e escadron

Code MF : porté sous le marquage tactique, le dernier chiffre indique l'escadron : MF 42221

Etoiles US : sur le dessus de tourelle (étoile cerclée)
sur les flancs de tourelle (étoiles cerclée)
parfois sur les flancs et l'avant de la caisse (étoiles cerclées) en plus des précédentes l'orientation des étoiles est variable d'un engin à l'autre.

 

VESOUL  4e Escadron    Profil Laurent lecocq 

 

 

 

 

 

 


12e Régiment de Cuirassiers

Marquage tactique : porté sur les cotés, sur l'avant droit et à gauche du panneau arrière

Immatriculation : aux emplacements habituels souvent directement sur fond olive du char

Disque de poids : dans le coin supérieur gauche du glacis avant

Drapeau tricolore : à l'avant et sur les côtés de la caisse

Insigne 2e DB : porté sur les côtés de la caisse, généralement sur la plaque de blindage rapporté
Nom :
en blanc ou jaune sur les côtés de la caisse
1er escadron : villes du Midi
2e escadron : villes de Bretagne, Normandie et Centre
3e escadron : villes des Pays de Loire
4e escadron : villes du Nord et de l'Est
Numéro d'ordre :
en jaune sur la tourelle
Etoiles US :
sur le dessus de tourelle (étoile cerclée)
Marquage de d'embarquement et de débarquement :
Inscriptions à la craie indiquant le LST
feuille de papier collée sur l'habitacle de l'aide conducteur avec les caractéristiques du char

 

BRIVE LA GAILLARDE  3e Escadron      Profil Eric Schwartz  Editions du Barbotin
 
 

 

 


501e Régiment de Chars de Combat

Dotation initiale : M 4 A2 et M 4 105mm puis M 4 A3
                        M 3 A3
Le 501e RCC est le seul régiment à avoir conservé les appellations de l'infanterie (à laquelle appartenaient les chars de combat de 1940) : compagnies et sections
Marquage tactique :
porté sur les cotés et devant l'habitacle de l'aide conducteur

Immatriculation :
aux emplacements habituels
Disque de poids :
sur l'habitacle de l'aide pilote
DRAPEAU TRICOLORE
sur les côtés de la caisse
Nom :
en gros caractères bleu bordés ou ombrés blanc sur les côtés de la caisse
1ère compagnie : campagne de Norvège et de Libye
2ème compagnie : batailles napoléoniennes
3ème compagnie : guerre de 14-18
4ème compagnie : campagnes révolutionnaires
Numéro individuel :
en chiffres bleu bordés ou ombrés blanc sur les côtés de la tourelle
Etoiles US : sur le dessus de tourelle (étoile cerclée)

 

NOTRE DAME DE LORETTE    3e Compagnie    Profil Laurent lecocq

 

 

 


RBFM

Dotation initiale : Tank destroyer M 10
Armored car M 8
Marquage tactique :
porté sur les cotés, sur l'avant droit et à gauche du panneau arrière

Immatriculation :
aux emplacements habituels souvent directement sur fond olive du char
Disque de poids :
dans le coin supérieur gauche du glacis avant
DRAPEAU TRICOLORE
à l'avant et sur les côtés de la caisse
Insigne 2e DB porté sur les côtés de la caisse
Nom :
en blanc ou jaune sur les côtés de la caisse
Etoiles US :
parfois sur les côtés de tourelle ou de la caisse ou le glacis

 

 

OURAGAN 4e Escadron  Profil Jean Restayn